Le président du département s’est rendu hier sur le site de Railcoop à Capdenac-Gare. L’occasion pour la coopérative de faire un premier bilan de son activité fret et d’évoquer ses projets.
Absent lors de l’inauguration de la ligne de fret ferroviaire ouverte entre Capdenac-Gare et Toulouse-Saint-Jory par Railcoop en novembre dernier, Serge Rigal, président du département du Lot, a tenu ce jeudi à rendre visite aux dirigeants de la coopérative basée dans le Grand Figeac. Alexandra Debaisieux, directrice générale déléguée, et Dominique Guerrée, président de Railcoop, lui ont fait découvrir la structure et l’ont amené à deux pas de la gare de Capdenac voir leur train prêt à partir vers Toulouse.
« Le transport ferroviaire est un sujet important dans le Lot que l’on défend par notre participation à la LGV, par la défense à la ligne POLT. Je n’ai pas de compétence en la matière mais si Railcoop veut augmenter le transport ferroviaire sur la ligne POLT, je suis pour à 100 % », a déclaré Serge Rigal, très intéressé par les nombreux projets de la coopérative, notamment en matière de fret comme alternative aux camions sur les routes du département. « On met beaucoup d’espoir là-dessus pour le côté environnemental car c’est peut-être des routes qui se porteront mieux après », a souligné Serge Rigal qui s’est dit favorable à la possibilité de proposer au conseil départemental du Lot une prise de participation au capital de la coopérative, comme l’ont déjà fait d’autres collectivités, notamment le Grand Figeac. Un soutien toujours important pour Railcoop. « C’est un levier de redynamisation et d’aménagement des territoires. Cela va dans le sens d’un intérêt collectif », a estimé le président Dominique Guerrée.
Il faut dire que Railcoop, première entreprise ferroviaire citoyenne forte de 12 000 sociétaires, a fait son chemin depuis sa création en 2019 et prend aujourd’hui de la vitesse. La coopérative qui a installé son siège social à Figeac compte aujourd’hui 30 salariés, 45 d’ici deux mois. Depuis Capdenac-Gare, la cadence des navettes fret de Railcoop va s’accélérer, passant aujourd’hui d’un aller-retour par semaine à cinq voyages quotidiens en mars. « On est en phase de démarrage. Le train n’est pas complet mais on a du transport de palettes qui viennent d’une autre SCIC du Gers. Pour le moment on travaille avec quatre ou cinq entreprises qui affrètent notre train, mais on a beaucoup de pourparlers avec une douzaine d’entreprises intéressées comme Figeac Aéro, Matière à Bagnac pour ses ponts métalliques et d’autres clients potentiels. On a une montée en puissance prévue pour les six prochains mois où on va arriver à la rentabilité », a précisé le président.
Les entreprises locales ne cachent pas leur intérêt pour cette nouvelle liaison de proximité, notamment pour réduire leur bilan carbone. « On sent qu’il y a un vrai potentiel et une attente sur la région », a confirmé Alexandra Debaisieux qui a donné l’exemple de Biocoop, sociétaire de Railcoop, qui souhaite travailler sur l’approvisionnement via le fret de ses magasins dans la zone. En parallèle, Railcoop ne perd pas de vue un développement de lignes ouvertes aux voyageurs. Le premier train entre Bordeaux et Lyon devrait être lancé, avec six mois de retard, le 11 décembre 2022. « Le recrutement des futurs chauffeurs et des personnels en gare est lancé » a confirmé le président Dominique Guerrée.
Audrey Lecomte – La Dépêche – Le 04/02/2022