C’est un test grandeur nature en matière d’emploi qui unit deux territoires, mais aussi des collectivités, des entreprises et des établissements publics depuis plusieurs semaines. Ou comment répondre à deux problèmes distincts en y apportant une seule et même solution.
«Les entreprises de notre territoire ne trouvent pas de profils qualifiés». C’est le constat «insupportable» établi par Vincent Labarthe, le président de la communauté de communes du Grand Figeac. Voilà ainsi le point de départ d’une expérimentation totalement innovante qui implique Pôle emploi, la communauté de communes, le département du Lot et Action logement.
Répondre à un double problème
L’idée ? Apporter une solution à un double problème : le chômage et la précarité d’un côté, et le manque de main-d’œuvre qualifiée de l’autre ; le tout en créant un pont entre deux territoires : «l’entrant» et le «sortant». Côté figeacois, les entreprises partenaires – Ratier et Figeac Aéro en tête – expriment leurs besoins en personnels qualifiés avec des compétences professionnelles particulières sur les matériaux composites et l’usinage. Côté lorrain, des demandeurs d’emploi en manque d’opportunités adaptées à leurs compétences et prêts à la mobilité résidentielle.
Une visite de trois jours
La semaine dernière, seize candidats sélectionnés par Pôle emploi ont quitté la Lorraine pour trois jours en immersion dans le Lot. Au programme, visites de Cahors et Figeac, réception à l’hôtel du département et entretiens professionnels avec les entreprises du Figeacois (Ratier et Figeac Aéro, donc, mais aussi Altech, Usinage 46 et Chassint Peinture).
En cas d’embauche, les candidats viendront s’installer avec leur famille sur le territoire d’ici au 1er septembre. Ils seront aidés dans toutes leurs démarches (logement, santé, école, etc.) par le Grand Figeac et Ma Nouvelle Ville, la filiale de l’établissement public Action logement spécialisée dans la mobilité professionnelle.
Un test jusqu’à la fin de l’année
«Je souhaite construire un dispositif durable (…) ça inclut plus d’investissement de la part des entreprises», explique Vincent Labarthe, alors que d’autres candidats lorrains à la mobilité devraient également arriver en septembre. «On se donne jusqu’à la fin de l’année pour tester le dispositif», conclut-il. Dans l’attente des résultats concrets, on constate d’ores et déjà la motivation intacte des Lorrains à l’idée de démarrer prochainement une nouvelle vie dans le Lot. L’expérimentation est très observée au niveau national.