Il y avait beaucoup de monde, hier, au salon TAF, où la tâche du recrutement ne se veut pas si aisée…

Salon TAF de la Région, ce jeudi à l’amphithéâtre et à la salle des fêtes. Les employeurs et les formateurs d’un côté, les personnes en recherche d’emploi ou de formations de l’autre. Sourires accueillant pour les uns, mines concentrées pour d’autres. Le TAF, c’est la rencontre entre les deux mondes. Deux mondes qui semblent parfois avoir du mal à se retrouver. Pourtant l’intention est là.

Plus de 800 postes sont proposés par les 130 entreprises et 70 organismes de formation. En matinée, mais également l’après-midi, malgré l’impressionnante mobilisation pour la manifestation contre la réforme des retraites qui se déroule à deux pas de là, les allées du salon sont très fréquentées. « Je dirai même qu’elles le sont plus que les années précédentes », fait remarquer un exposant. Reste qu’un taux de chômage en Aveyron au plus bas (5, 7 % fin 2022) couplé à une demande croissante de main-d’œuvre rend le marché du travail pour le moins tendu.

Le Covid-19 est aussi passé par là…

Les personnes, badge « exposant » aux vestons, sont prêtes à recueillir tous les CV du monde ou presque. Offrant une palette de choix à des visiteurs qui, CV à la main, ne savent parfois plus trop vers où se tourner.

«  Je suis dans l’environnement et le développement durable, mais les contrats ne sont pas durables dans ce secteur. Du coup, j’en ai un peu ras-le-bol et je me tourne vers de l’administratif « , ironise Deborah. «  Moi, j’ai un bac plus 4 en gestionnaire de paye. Et c’est pareil, c’est vraiment galère « , lance Souha.

Derrière chaque bureau, à l’amphithéâtre ou à la salle des fêtes, les propositions d’emplois, en CDD, CDI ou juste pour l’été, pleuvent. Mais il est évident que le marché est tendu. Que le covid est aussi passé par là. « Il y a de nouvelles exigences », glisse un entrepreneur.

Problème du travail du soir et du week-end

« On propose un CDI direct, on forme en interne. Après, oui, il faut être présent à 7 heures quand le magasin ouvre et le samedi « , entend-on derrière le stand d’un magasin. Sur l’ensemble des entreprises présentes, beaucoup sont du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Et le recrutement se veut délicat. « Pourtant les salaires ont augmenté, les conditions de travail ont changé… », glisse-t-on à l’Umih.

« Fut un temps, sur la table, j’avais une pile de CV plus haute que celle des offres sur la table, aujourd’hui, c’est à l’équilibre et on a du mal à recruter sur des postes fixes « , commente-t-on chez McDo. « On a des étudiants, heureusement, qui travaillent d’ailleurs très bien ». Mais le travail du soir et des week-ends reste là où le bat blesse. « C’est indéniable, dans notre secteur, ce créneau devient de plus en plus difficile. »

Profession sport et loisirs Aveyron est venu pour la première fois sur ce salon TAF. Groupement d’employeurs, sa présence est surtout guidée par le recrutement de surveillants de baignade cet été « Celui qui a un BNSS et qui veut travailler cet été, pas de problèmes ! « , explique Xavier, salarié de la structure. Mais le recrutement reste moins évident qu’il n’y paraît. « En centralisant les demandes des collectivités dans ce domaine, on peut aménager des plannings qui arrangent le salarié et la collectivité ». Un travail de dentelles pour répondre aux besoins.

Côté formation, les propositions inondent le salon. Le lycée decazevillois de La Découverte, via notamment la filière IF3S, dans le sanitaire et social, ou l’Afpa, en dressant un atelier sellerie au cœur du salon, semblent séduire. « On sent en tout cas qu’il y a envie d’une reconversion dans des domaines très concrets », explique David.

Il y en a donc eu pour tous les profils dans ce salon TAF qui aura également permis à ce monde du travail de nourrir sa réflexion sur l’évolution du monde de l’emploi et la manière avec laquelle il faut peut-être désormais l’aborder.

ph.r. – La Dépêche – le 24/03/2023