L’entreprise Ratier prépare ses portes ouvertes qui auront lieu le samedi 22 septembre. L’occasion pour «La Dépêche» de rencontrer Jean-François Chanut, son PDG, et d’aborder l’avenir de la société.
2018 est une année qui fera date pour Ratier. Car c’est en 1918 qu’un certain Paulin Ratier investissait à Figeac en achetant une scierie locale. Aujourd’hui, l’entreprise compte 1 300 salariés sur ce site historique. De bois, l’hélice est devenue composite et la petite scierie une industrie aéronautique de pointe, qui vient tout juste d’intégrer la Boeing French Team.
Jean-François Chanut, son président, aborde l’activité de l’entreprise, ainsi que son avenir.
Comment se porte l’entreprise ?
Nous avons eu une forte période de croissance, puis en 2017-2018 une phase de plateau avec une réduction des cadences sur plusieurs programmes. Nous avons réussi à compenser grâce à nos marchés sur les A320 et A350. Pour les 2 à 3 ans à venir, des perspectives vont rapidement s’ouvrir, avec notamment le Boeing 777X. Un autre programme se précise pour Ratier sur lequel nous ne pouvons pas communiquer. Enfin, notre 3e vecteur de progression sera le rétrofit des hélices MP2000. L’avion militaire C130H-Hercules est ainsi passé d’hélices en métal à des hélices composite, cette montée en cadence va nous tirer vers le haut. Nous avons donc une vision optimiste pour l’avenir.
La technologie des hélices peut-elle encore se réinventer ?
Nous travaillons depuis 2 ans sur ce développement technologique pour préparer les hélices du futur grâce à des systèmes de modélisation qui nous permettent d’anticiper les performances, de réduire le bruit, les vibrations, d’améliorer l’aérodynamique, etc. Donc, d’être encore plus efficace tout en considérant la réduction des coûts de production. Nous sommes également engagés dans le projet «Heart», soutenu par la DGAC, afin de contribuer au futur avion régional turbo propulsé.
Face à la fabrication additive, quel avenir a l’usinage d’hélices ?
Il a encore de beaux jours car il nous permet de travailler sur des alliages durs. La fabrication 3D va décoller mais c’est encore une technologie coûteuse. Nous nous y intéressons depuis quelque temps déjà, en ayant investi sur un logiciel de conception 3D, et depuis un an sur une machine qui nous permet de réaliser des prototypes de pièce et des démos pour nos clients. Elle fonctionne tous les jours. C’est notre Fab-Lab interne. Nous nous en servons même pour fabriquer de l’outillage.
Ce système nous permet de valider la pertinence de l’assemblage, de préciser les durées et les coûts de la conception étape par étape. C’est quelque chose de pertinent qui conforte la solidité de nos propositions commerciales et la fiabilité de nos produits.
Nous sommes engagés dans cette technologie 4.0. On travaille beaucoup sur l’aspect prédictif de la maintenance avec des capteurs et des calculateurs adaptés à nos systèmes.
Ratier est en phase de recrutement
Les perspectives de croissance de l’activité vont bénéficier à l’emploi local et à l’investissement. «Si nous avons réduit un peu la voilure l’an dernier, nous avons stabilisé notre effectif à 1 300 salariés, en augmentant le nombre de CDI», souligne Jean-François Chanut, le PDG de Ratier-Figeac, qui annonce «une nouvelle phase d’embauche, mais des difficultés à recruter certains profils».
L’entreprise va s’agrandir
«Nous allons aussi engager l’extension de plusieurs bâtiments. Les accords internes sont conclus, nous finalisons les détails. Ces surfaces créées seront fonctionnelles d’ici un an et permettront notamment le développement du bureau d’études et de tests.»