La filière aéronautique et spatiale a besoin de bras. Elle a embauché 3 900 salariés en 2017 sur la grande région Sud-Ouest. Les besoins de main d’œuvre sont grandissants pour produire des avions et des satellites.
La filière aéronautique a besoin de main-d’oeuvre . Ce n’est pas nouveau, mais cela se confirme, selon une enquête annuelle de l’INSEE, Airbus et les 1100 entreprises sous-traitantes en Occitanie et Nouvelle Aquitaine ont embauché 3 900 salariés l’an dernier. Des ouvriers sur les chaines d’assemblage ou dans la fabrication de pièces, et aussi beaucoup d’informaticiens. 146 000 salariés travaillent dans la région pour l’aéronautique ou le spatial, c’est un emploi salarié sur 5.
Un secteur stratégique
Songez que nous sommes la première région en Europe pour l’aéronautique et le spatial, un secteur qui dégage le premier excédent commercial de la France, 27 milliard d’€, en hausse de 14% en un an. 146 000 salariés travaillent dans la grande région sud-ouest pour l’aéronautique ou le spatial (107 300 emplois en Occitanie, 38 300 emplois en Nouvelle-Aquitaine). Cela représente un emploi salarié sur cinq , 95 000 salariés dans l’industrie, 50 000 salariés dans le tertiaire (ingénieurs, techniciens ou informaticiens). Il y a bien sûr Airbus, ATR ou Dassault, mais aussi 1100 entreprises sous-traitantes qui fournissent les pièces pour les avions. Depuis 10 ans environ, la croissance est au rendez-vous. En 2017, il y a eu 3 900 embauches. Des emplois qui sont concentrés à 90% sur les bassins de Bordeaux et de Toulouse (+ 3000 emplois en 2017 en Haute-Garonne, + 500 emplois en Gironde), mais la filière des sous-traitants est présente dans tous les départements. L’emploi progresse notamment dans le Lot-et-Garonne et en Ariège.
Des entreprises en mal de main-d’œuvre
L’enquête montre que les chefs d’entreprise vont continuer à embaucher. Parce qu’après un an et demi de flottement chez Airbus sur les programmes A320 néo, ou A350 dû à des problèmes de moteur, les chaines d’assemblage tournent désormais à plein régime. Il faut donc fournir des pièces, c’est toute la chaîne d’approvisionnement qui doit suivre. Une entreprise sur deux a prévu d’embaucher cette année, et certaines ont même du mal à trouver des salariés. 45% des entreprises sous-traitantes ont du mal à recruter des salariés non cadres, 29% pour les emplois de cadre. C’est le cas dans le Lot chez Figeac-Aéro ou Ratier Figeac, 400 emplois sont à pourvoir en 2019 sur le bassin d’emploi, les deux entreprises ont donc décidé de former elle-même des salariés qui veulent se reconvertir. Il faut former les gens très rapidement.
On a des difficultés à trouver du personnel qualifié. On forme donc nous même du personnel non-qualifié pour qu’il devienne qualifié – explique Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac-Aéro
« Nous allons créer cette année de l’ordre de 600 emplois à travers le monde. Car nous n’avons pas qu’Airbus, nous travaillons aussi beaucoup pour les marchés américains, on va travailler prochainement pour les marchés chinois. La croissance des marchés chinois générera des embauches en France. L’usine en Chine n’est pas prête, on va donc d’abord produire dans le groupe. On peut former du personnel, j’encourage les demandeurs d’emploi ou ceux qui veulent changer de job de ne pas hésiter à nous présenter leur candidature » lance le PDG de Figeac-Aéro.
Jean-Claude Maillard , le PDG de Figeac-Aéro : https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/pourquoi-la-filiere-aeronautique-et-spatiale-continue-d-embaucher-1554913813#
Des emplois d’avenir
Les perspectives dans la filière aéronautique sont durables, car la fin des avions n’est pas pour demain. Dans les pays émergeant, notamment en Asie, le trafic aérien augmente de 4 et demi% par an. Il faudra donc continuer à produire des avions toujours plus performants, moins gourmands en énergie. Les nouveaux programmes de ces avions écolos sont prévus à l’horizon 2025.
Un satellite en fabrication à l’usine Airbus Defense&Space de Toulouse © Radio France – Bénédicte Dupont
Le spatial s’envole
Quant au secteur spatial, il est en plein boom, face à la forte demande d’applications satellitaires (géolocalisation de nos portables, prévisions météo ou climatique, applications pour l’agriculture, les océans et l’environnement, images haute définition.) Malgré l’arrivée de nouveaux concurrents russes ou américains, le savoir-faire d’Ariane-Espace, Thalès ou Airbus Défense & Space est très demandé pour lancer des myriades de satellites.
Source : mercredi 10 avril 2019 à 18:30