Romain Ravaud est décidément passé dans la cour des grands. Le dirigeant de l’entreprise Whylot basée à Cambes près de Figeac, vient d’être nommé référent scientifique pour les moteurs électriques par le gouvernement dans le cadre du plan France 2030.
Romain Ravaud, PDG-fondateur de Whylot, start-up en plein développement implantée près de Figeac, fait partie des six personnalités scientifiques et technologiques (1) retenues pour intégrer le comité interministériel sur les transports chargé de définir la stratégie industrielle dans le cadre du plan France 2030. Docteur en Mécatronique et ingénieur en acoustique, le dirigeant lotois devient ainsi le référent national dans la partie des moteurs électriques. Entretien.
Comment avez-vous appris cette nomination ? Aviez-vous candidaté pour faire partie de ce comité national ?
J’ai été appelé mardi soir par le cabinet du Premier ministre qui m’a appris que j’étais retenu parmi les six experts nationaux. Je suis aujourd’hui « qualifié » en tant que référent scientifique, le mieux à même selon eux pour définir les orientations industrielles du moteur électrique en France. Je vais faire partie de cette commission qui réunit aussi deux ministres, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Baptiste Djebbari. C’est une grande surprise puisque je n’étais pas du tout au courant.
Quel sentiment vous inspire cette nomination surprise ?
C’est une reconnaissance nationale. C’est une fierté quand je vois la liste des autres personnalités qui ont tous une grande carrière. Je crois que c’est l’expertise scientifique et mon parcours d’entrepreneur qui ont compté. Je ne m’attendais pas à cela, à 38 ans. Mais je crois que c’est aussi parce que je suis un peu un modèle avec ma start-up : je suis parti seul et avec rien. Je suis passé par des moments difficiles, je pense que mon expérience les intéresse. Ils ont regardé le nombre de brevets que j’ai déposés, je détiens le record de publications scientifiques, mon parcours d’entrepreneur et le côté financier aussi, Whylot a toujours été une boîte rentable.
Comment abordez-vous ce nouveau défi ?
Avec un grand plaisir parce que je suis un homme de défis justement. Ce qui me plaît, c’est que c’est un comité restreint où ils attendent que je sois force de proposition pour lancer et créer la filière industrielle de demain, faire émerger des projets. On a une enveloppe de 2,5 milliards d’euros. C’est une façon pour moi d’agir au niveau national. L’objectif est d’atteindre 2 millions de véhicules électriques par an et la question est : comment on fait pour y arriver ?
Comment allez-vous vous consacrer à cette mission ?
Bien heureusement nous avons recruté un directeur général à Whylot où la croissance va être forte. Je crois que l’agenda n’est pas tout à fait calé mais la première rencontre a lieu dans quatre semaines. Je vais consacrer du temps à cette nouvelle mission, je pense que c’est important de faire partager mon expertise.
(1) Aux côtés de Romain Ravaud, les cinq personnalités qualifiées du comité transports sont Guillaume Devauchelle, ex-directeur R & D Valeo ; Cathie VIix-Guterl, experte batteries, TotalEnergies ; Jean Christophe Viguié, responsable de programme carburants durables, IFPEN ; Bruno Even, président du comité de pilotage du CORAC, PDG Airbus Helicopters et Clémentine Gallet, PDG de Coriolis Composites.
Propos recueillis par Audrey Lecomte – La Dépêche – Le 03/02/2022