Pôle emploi a développé un système de conseil et d’aide aux PME et TPE du département, afin de lever les freins au recrutement. Un accompagnement sur-mesure apprécié.
C’était il y a un an. Lors d’un conseil des ministres délocalisé dans le Lot, Edouard Philippe lançait l’expérimentation “carte blanche”, destinée à repenser les services publics. Parmi les acteurs sollicités, Pôle emploi figurait en bonne place. Un an plus tard, l’organisme a instauré un accompagnement sur-mesure pour certaines TPE et PME du département. “Depuis octobre, nous en suivons huit”, raconte Gilles Cousin du Pôle emploi de Cahors. Avec sa collègue Alexandra Pluchard, ils identifient les freins à l’embauche de ces structures. Au premier rang desquels figure le manque de moyens à consacrer aux ressources humaines. “C’est le parent pauvre, explique Alexandra Pluchard. Ces entreprises n’ont pas de personnel dédié aux RH, ce qui a un impact.” Gilles Cousin décrit l’absence de “fiches de poste, des entretiens annuels entre deux portes”, des difficultés à planifier les recrutements… qui sont autant de difficultés. Mais Pôle emploi examine aussi les politiques de rémunération ou encore les mesures de prévention des risques professionnels qui, si elles ne sont pas adaptées, peuvent nuire à la fidélisation des salariés.
Pré-entretiens
Cyril Benac, à la tête de CSX Cahors, a bénéficié de ces services. Pour cette société spécialisée dans la vente de matériel informatique et qui s’est lancée dans la téléphonie mobile, recruter est devenu difficile. “Avant, je passais une annonce et j’avais 10 bonnes candidatures. Maintenant, j’en ai moins, avec des profils qui ne correspondent pas.” Pour CSX, toujours à la recherche d’un technicien informatique orienté téléphonie et réseau, Pôle emploi a piloté le recrutement d’une assistante commerciale. Cyril Benac a vu la différence. “Avant, quand je diffusais une annonce, j’étais seul. Maintenant, Pôle emploi se charge notamment des pré-entretiens.” Par ailleurs, une partie du travail de RH est aussi prise en charge. “Il me manque déjà un technicien, je ne peux pas penser aux fiches de poste”, explique Cyril Benac. Même si cela ne règle pas le problème de la pénurie de candidats et de l’insuffisance des formations, “ce que fait Pôle emploi m’est très utile”.
Pôle Emploi évolue
La phase de diagnostic entreprise par Pôle emploi a commencé en octobre. Elle s’est suivie d’une phase opérationnelle qui prendra fin en février. Mais Pôle emploi ne compte pas s’arrêter là. Pour Gilles Cousin, cette expérimentation pourrait faire évoluer les pratiques globales de l’organisme. En outre, à l’avenir, des groupements d’employeurs pourraient voir le jour afin de mutualiser les moyens dédiés aux ressources humaines dans les petites structures.