Après des mois de travail, les premières pièces de nacelle produites par Figeac Aéro pour le groupe américain Collins Aerospace sont prêtes à être livrées. Une belle réussite marquée ce mardi par une présentation en présence des équipes qui ont œuvré à ce défi technique.
Après une période très difficile liée à la crise mondiale qui a secoué l’ensemble du secteur aéronautique, Figeac Aéro retrouve une activité soutenue et de belles perspectives de développement. Depuis quelques mois, l’heure est à la reprise sur le site historique du groupe. Une commande inédite décrochée auprès d’un nouveau client, l’américain Collins Aerospace – dont le nom est bien connu à Figeac puisqu’il compte l’entreprise Ratier dans son giron – a mobilisé nombre de salariés figeacois ces derniers mois. Annoncé en 2020, ce contrat de 250 millions de dollars se concrétise avec la présentation des premières pièces de moteur made in Figeac, prêtes à être livrées.
Mardi matin, Franck Porier, directeur des opérations du groupe Figeac Aéro en France a tenu à marquer le coup en réunissant la soixantaine de salariés issus des différents services qui ont participé à cette mission particulière. Le rendez-vous était donné au cœur du H1, dernier bâtiment dédié à l’assemblage sorti de terre au cœur de la zone de l’Aiguille sur les hauteurs de Figeac.
« Un nouveau produit, pour un nouveau client, dans notre cœur de métier »
«J’ai voulu faire cette petite célébration parce que c’est un nouveau produit, pour un nouveau client, qui est complètement dans notre cœur de métier d’usinage et de montage » a indiqué le responsable, ravi d’organiser « ce moment convivial » afin de saluer « le gros travail collectif » mené sur ce projet hors normes. Pas moins de 2000 heures d’ingénierie, de programmations et de mises au point ont été nécessaires pour parvenir à répondre à la demande de l’équipementier Collins Aerospace.
Ce défi technique a exigé un investissement conséquent des compétences locales et du savoir-faire conservé à Figeac. La fabrication de ces pièces de haute précision signe une belle réussite dans un délai contraint et un contexte toujours compliqué. « Ces pièces compliquées sont des poutres d’inverseur de poussée qui sont positionnées sur la nacelle du moteur. Quand l’avion va freiner, cela actionne des éléments sur le moteur et la nacelle. On en fournit déjà pour Safran Nacelles. Maintenant avec Collins pour l’A 320neo, on monte à bord des deux programmes « .
Une quarantaine de pièces sera produite par semaine
Le défi relevé vient couronner plusieurs mois de travail engagé autour de ce projet important. « Les équipes ont beaucoup travaillé sur ces pièces très complexes à réaliser, issues d’une pièce forgée en Auvergne qui partait ensuite aux Etats-Unis. L’usinage ne se fera plus aux Etats-Unis mais à Figeac » a souligné avec fierté Franc Porier. L’opération délicate a nécessité une phase de tests qui s’est révélée concluante. « On a commencé par une sorte de galop d’essai de 160 pièces pour prendre la cadence pendant quelques semaines. On en a déjà livré 48, on en a 80 de plus à livrer d’ici juin ». Ce nouveau marché qui s’ouvre est de taille pour Figeac Aéro qui voit s’éclaircir l’horizon après des mois de turbulences. « Pour Figeac en 2025, le marché représentera 13,5 millions de chiffre d’affaires. Pour les six modèles, une quarantaine de pièces seront produites par semaine sur le site de Figeac » a précisé le directeur des opérations.
Audrey Lecomte – La Dépêche – le 23/03/2022 –