En Occitanie, quand l’aéronautique va, tout va ! « Certes, le secteur a été fortement impacté par la crise sanitaire mais on sent déjà les prémices d’une reprise pour septembre ». Le directeur de Lisi Aerospace, Yohan Fabre, se veut confiant : « Lisi Aerospace présente l’immense avantage d’être à 100 % français. C’est un groupe solide, plus industriel que financier, qui fournit dans le monde entier des solutions d’assemblage, des composants de moteurs et de structures pour les aéronefs. Malgré la crise et une baisse de notre chiffre d’affaires de 45 %, nous avons continué à investir en 2021 à raison de 2 millions d’euros. Autre atout : nous avons pu anticiper le risque de pénurie touchant les matières premières, notamment pour ce qui concerne le titane et les aciers très spécifiques qu’exigent nos fabrications ».

On savait de Lisi Aerospace qu’il était le fleuron de l’industrie locale et le second pourvoyeur d’emplois sur Villefranche-de-Rouergue. On connaît moins sa politique d’excellence en matière d’environnement. « Notre emménagement sur le site de La Glèbe nous a permis d’innover dans la protection de l’environnement. Tout a été mis en œuvre pour ne pas dépasser une consommation d’eau de ville que nous nous sommes fixée à 8 000 m3 par an. Et déjà, le système de récupération des eaux de pluie pour les toilettes permet d’économiser chaque année plus de 5 000 m3 », se réjouit Yohan Fabre, le directeur, qui avoue un penchant très fort pour l’écocitoyenneté.

Site classé Sévéso bas

Outre le tri sélectif des déchets ordinaires, le site s’est engagé à diminuer fortement la quantité de déchets d’huile et de déchets dangereux (le site est classé Seveso bas). « Nous voulons tendre vers le zéro rejet en évitant tout envoi d’effluent vers la station d’épuration locale, même si nous respectons déjà un protocole très réglementé. Car l’acquisition d’un évapo-concentrateur sur place va nous permettre de récupérer à terme d’une part un concentré de matières qui sera envoyé vers une filière spécifique et de l’eau totalement pure d’autre part ». Sur le site, la poursuite de l’objectif zéro déchet est telle que « l’on s’oriente même vers le recyclage des filtres de cigarettes en matériau de d’isolation ! », s’amuse Isabelle Assié, responsable des ressources humaines. Même exigence du côté de l’énergie : le site de La Glèbe consomme très peu de gaz naturel grâce aux moyens de récupération de chaleur pour le chauffage. Quant à l’électricité, tout est fait pour en diminuer drastiquement la consommation : la lumière est calibrée en fonction de la luminosité et le bâtiment est ultra-isolé. « Nous sommes d’ailleurs actuellement en discussion avec la communauté de communes pour aller vers une autoconsommation. Avec un parking de 600 places, on peut aisément envisager une couverture en photovoltaïque » complète le directeur.

Handicap, féminisation des carrières, convention avec le SdiS. Un engagement qui se veut exemplaire :

Depuis quinze ans, Lisi mène également un partenariat avec l’Esat de Martiel. « Toutes les vis que nous produisons sont lavées là-bas. Et ici, nous accueillons deux de leurs travailleurs pour entretenir les espaces verts en toute autonomie. Et je vous assure qu’ils sont durs au labeur ! », sourit Yohan Fabre qui compte également trois autres salariés de l’Esat au service Qualité et deux actuellement en formation au service emballage expéditions. C’est dire si l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés est largement dépassée sur le site ! Et ce n’est pas fini : car si l’usine pèche par absence de restauration collective sur place, un partenariat pourrait bien voir le jour avec un autre Esat. Outre cet engagement, l’entreprise s’investit auprès de l’association Elles Bougent : « Il s’agit de démontrer que les femmes peuvent se positionner sur tous les métiers de l’industrie », précise Isabelle Assié, la DRH, très impliquée dans la féminisation des carrières. À cette ouverture, s’ajoute une convention avec le SDIS : deux salariés de Lisi sont pompiers volontaires. À ce titre, ils disposent de places réservées juste devant l’entrée pour être immédiatement opérationnels en cas d’urgence. « Nous renégocions actuellement la convention pour qu’ils puissent s’absenter cinq jours par an au profit du SDIS tout en étant rémunérés par nos soins. Mais le partenariat ne s’arrête pas là : afin de mieux maîtriser le risque chimique, nous réalisons chaque année un exercice mobilisant des pompiers de tout l’Aveyron.

https://www.ladepeche.fr/2021/06/21/les-premices-de-la-reprise-9620408.php

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https://www.ladepeche.fr/2021/06/21/handicap-feminisation-des-carrieres-convention-avec-le-sdis-un-engagement-qui-se-veut-exemplaire-9620407.php

Correspondant – La Dépêche – Le 21/06/2021