Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie a fait le point mardi sur les projets soutenus dans le cadre de la relance. Quatre sont aveyronnais.
Une enveloppe de 3,5 millions d’euros. C’est la somme que quatre entreprises aveyronnaises (lire l’encadré) vont recevoir, dans le cadre du volet industriel de France Relance. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, a fait le point, mardi matin, dans le cadre d’une conférence de presse, sur l’avancée de ce programme. En tout, 240 millions d’euros, sur l’ensemble du pays, ont été alloués à 448 projets. Avec un découpage par région. C’est d’ailleurs sur l’échelon régional que le gouvernement s’est appuyé pour faire sa sélection. « Les décisions ont été prises au plus près des territoires, assure la ministre. Ce sont les préfets de région et les présidents de Région qui ont été sollicités pour coller au mieux à la réalité des territoires. Dans ce travail, rien ne leur a été imposé. Certaines régions ont décidé de soutenir des thématiques propres en fonction des spécificités de leur territoire. «
Pour l’Occitanie, ce sont donc 22 dossiers qui ont été sélectionnés dans cette première phase. Pour la plupart, il s’agissait de projets lancés avant la crise sanitaire, qui ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour voir le jour. « Ils doivent répondre à une nécessité de transition environnementale et de transition économique, reprend la ministre. L’enjeu n’est pas de répondre à l’urgence, mais de positionner ces entreprises industrielles dans la sortie de crise pour capter de nouvelles parts de marché. On doit maintenir des dynamiques, même en période de crise. On veut inciter les entreprises à investir et à accélérer la sortie de crise. À la fin, il y aura des perdants et des gagnants. On veut que la France soit dans le camp des gagnants. «
Trois autres listes d’entreprises à venir
C’est le cas du groupe Tournié, qui veut construire une nouvelle usine afin d’y installer une nouvelle activité de thermolaquage, dans la zone de Malan, à Olemps, pour sa filiale ATS Laser. « C’est un projet sur lequel on travaillait depuis deux ans, confirme Damien Boulanger, le directeur administratif et financier du groupe. On devait le lancer en 2020 mais ça a été décalé à cause de la crise sanitaire. Depuis novembre dernier, l’activité a repris sereinement, avec une visibilité sur les prochaines années. » Alors la direction du groupe a décidé de se lancer pour son projet d’usine, inédite en France, qui doit se faire via un investissement de 20 M€ sur trois ans. Et le dossier France Relance, déposé en fin d’année, a permis d’obtenir une enveloppe non négligeable d’1,3 M€, qui permettra d’amorcer la pompe pour ce chantier qui doit aider, à terme, à la création d’une centaine d’emplois. Une démarche saine qui entre parfaitement dans ce que souhaite le gouvernement. « Quand on veut trouver des projets industriels et compétitifs, on en trouve, reprend Agnès Pannier-Runacher. C’est la meilleure réponse à tous ceux qui voudraient faire de la France un territoire nostalgique de son passé et qui n’investirait pas dans son futur. »
L’État ne compte pas s’arrêter là. Une nouvelle liste de 300 projets supplémentaires sera annoncée dans les prochaines semaines avec 150 M€ à se partager. Et deux autres nouvelles enveloppes pourraient suivre dans le courant de l’année 2021.
Le détail des quatre projets soutenus en Aveyron
Phenix Batteries, à Viviez : filiale de la Snam qui collabore avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Le projet concerne les premiers investissements matériels, qui courront jusqu’en 2022, destinés à faire passer l’entreprise du stade d’unité pilote à celui d’acteur industriel, puis de leader européen, dans le domaine de la fabrication de batteries Li-ion remanufacturées, utilisées pour le stockage stationnaire des énergies renouvelables intermittentes. Vingt-trois emplois devraient être créés à l’issue de ce projet.
Snam, à Viviez : leader européen du recyclage des batteries hors plomb qui emploie 132 collaborateurs répartis sur deux sites, un dans le Bassin et l’autre dans l’Isère. Le projet industriel concerne les développements technologiques et capacitaires programmés, sur 2021 et 2022, destinés à répondre à la forte augmentation attendue des tonnages de batteries à recycler. Ce projet doit générer près de 70 emplois en 2021 et 2022 et renforcer l’attractivité du bassin d’emploi.
ATS Laser, à La Loubière : ATS Laser réalise de la découpe laser, poinçonnage et pliage de tôles acier, aluminium, inox, laiton et cuivre. Le projet porte sur la construction d’une nouvelle usine afin d’y installer une nouvelle activité de thermolaquage. L’espace supplémentaire permis par cet investissement autorisera l’acquisition de nouveaux matériels productifs combinés à un logiciel de production pour couvrir l’ensemble des processus (fabrication, commerciaux et logistiques) en temps réel. Des travaux d’innovation menés en parallèle conduiront au développement d’une plateforme web innovante. Elle doit permettre la création d’une centaine d’emplois.
JPM, à Naucelle : entreprise spécialisée dans la fabrication de bennes et de remorques pour les véhicules utilitaires. Elle souhaite réaliser un programme d’investissements pour développer et produire une nouvelle gamme de bennes en aluminium plus légères que les modèles existants. La fabrication sera réalisée dans une nouvelle usine robotisée. Le projet doit permettre d’être plus compétitif sur le marché européen. Ce projet doit permettre de créer jusqu’à 27 emplois et d’en maintenir 170.
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