Guy Aldebert, Nathalie Lavaurs et Jean-Luc Viargues. DDM – BHSP

À Decazeville, le lycée La Découverte et le Campus des métiers et des qualifications d’excellence anticipent les métiers de l’industrie du futur. Ils mettent en place des formations en ce sens.

Le Campus des métiers et qualifications excellence industrie du futur a pour objectif de mettre en synergie l’ensemble des acteurs du territoire : les acteurs de la formation et les industriels qui font remonter leurs besoins. « On essaie d’imaginer l’évolution de ces besoins et de mettre en place différentes formations qui permettront d’avoir des personnels formés en fonction des attentes. Le Campus est né en 2017 autour d’une association. En 2020 il est devenu campus d’excellence et a obtenu un programme d’investissement avenir qui lui permet de bénéficier d’un soutien financier de l’État », expliquent Jean-Luc Viargues (proviseur du lycée La Découverte et président du Campus), Guy Aldebrt (trésorier) et Nathalie Lavaurs (directrice).

« Depuis 5 ans, plusieurs actions ont été conduites : information sur les métiers réalisée auprès des scolaires. Une licence professionnelle « Maintenance de l’industrie du futur » est née du campus en partenariat avec l’IUT de Rodez, le lycée Monteil de Rodez et le lycée Monnerville de Cahors. Nous travaillons par ailleurs à des journées de formation spécifiques ; par exemple à Decazeville nous avons réalisé des journées d’information autour de la soudure et de la plasturgie. Elles ont bénéficié aux scolaires, aux enseignants et aux industriels ».

Coopérations technologiques européennes

« Nous travaillons aussi dans le cadre des coopérations technologiques européennes qui nous permettent de créer des modules de formation en lien avec l’industrie du futur, car il y a une vraie transformation des métiers industriels et une montée en compétences.

On travaille sur des thématiques comme l’impression 3 D avec des enseignants de La Découverte ; et sur la maintenance prévisionnelle avec des enseignants de Cahors et de la région Occitanie. Les coopérations technologiques européennes offrent des moyens financiers car nous avons répondu à des appels à projets Erasmus plus qui nous permettent de créer ces modules de formation et de les mettre en ligne ; ils sont accessibles gratuitement sur les technologies de l’industrie 4.0. Nous finalisons actuellement un dossier sur les technologies de l’industrie 4.0 et la transition écologique ; car c’est aussi un tournant.

Les formations du lycée sont depuis des décennies en prise directes avec les métiers et les entreprises du territoire. Notre objectif est de chercher avec les industriels quelle va être l’évolution de l’industrie de demain ; et d’anticiper avec eux leur avenir, et avec nos jeunes leurs futurs métiers. Anticiper les pistes qui se dessinent : le 4.0, le numérique, la réalité virtuelle, la réalité augmentée.

Il y a tellement de demandes d’embauche sur nos jeunes que l’on ne voit pas la différence du petit plus. La difficulté est surtout de recruter des jeunes dans nos formations. On pourrait doubler voire tripler nos effectifs sur le recrutement de nos formations, ils auraient tous de l’activité à la sortie. D’où la nécessité dès le collège, on réfléchit même au campus dès le primaire, pour montrer que l’industrie sur le territoire a besoin de main-d’œuvre. Il y a des plans d’embauche énormes en France pour les soudeurs. Certaines sociétés du territoire nous demandent entre 20 et 40 personnes : MTI, Matière, ATS laser et plein d’autres qui ont besoin de plusieurs dizaines de collaborateurs. L’enjeu est énorme. »

Développer l’hydrogène

« Nous sommes sur un nouveau projet, suite à un appel à manifestation d’intérêt pour la coloration de formation dans le domaine de l’hydrogène. Nous sommes lauréats au niveau de la région Occitanie pour développer l’hydrogène sur l’ensemble de l’académie ; ce qui nous permettra d’apporter un module de sensibilisation à l’hydrogène à l’ensemble de nos élèves et de nos étudiants. On travaillera en partenariat avec des structures locales comme l’entreprise Braley.

Par ailleurs, avec Mecanic Vallée, nous sommes sur un projet européen sur 4 ans (2022-2026). Nous sommes 20 partenaires européens de 8 pays européens plus la Turquie et le Canada. Mecanic Vallée et le campus des métiers sont les deux seuls partenaires français sur ce projet. Mecanic Vallée est leader pour créer un package consistant à construire un observatoire sur les compétences, les métiers de demain dans le secteur de l’industrie, l’offre de formation, les technologies.

Le lycée via le campus a mis en place des cordées de la réussite : l’objectif est de mettre en lien des étudiants du supérieur avec des lycéens et des collégiens pour leur faire découvrir des parcours qui les amèneront à des niveaux Bac +3 au minimum.

Le lycée est aussi présent sur des formations en BTS (chaudronnerie, usinage, plasturgie et biotechnologie), des formations soins à la personne. Nous venons d’ouvrir avec le rectorat, la Région et l’ARS une formation par apprentissage d’aide-soignant, pour répondre à un besoin du terrain. Et une licence professionnelle en CFAO (conception et fabrication assistée par ordinateur) réalisée en partenariat avec l’IUT de Figeac. »

https://www.ladepeche.fr/2022/10/24/decazeville-dans-10-ans-une-vraie-transformation-des-metiers-industriels-et-une-montee-en-competences-10759437.php

Bernard-Hugues Saint-Paul – La dépêche – le 24/10/2022