Et si l’agroalimentaire était l’avenir de STS, un sous-traitant aéronautique installé dans l’Aveyron ? Cette entreprise adaptée, spécialisée dans la découpe et la transformation de matériaux souples, fait le pari de la diversification.
« Nous avons fait le buzz au Bourget en juin 2017, nous les petits de l’aéronautique », se souvient ravi Stephan Mazars, président de Société Technic’Services ( STS) Groupe, holding à la à la tête de deux sociétés aveyronnaises, l’une à Decazeville l’autre à Capdenac. Avec Fabrice Carrier, cuisinier et gérant de l’entreprise Carival, ils ont présenté le premier prototype de la machine à fabriquer comme son nom l’indique… l’aligot. Sans utiliser la force des bras, mais à l’aide d’un moteur et des compétences de l’aéronautique.
Et la recette fonctionne. « Avec un bureau d’étude à Castres, nous avons fait évoluer cette machine », précise le patron, qui fabrique les joints et les pales en silicone alimentaire pour le brassage de la pomme de terre, de la tome fraîche de fromage et de la crème.
Cette innovation technologique est capable de distribuer aux consommateurs en moins d’une minute une portion de 250 grammes d’aligot, de la congélation à une température consommable, à 74 degrés. Onze machines ont été produites et 200 intentions de commande ont été enregistrées. Pour répondre à cette demande, cette entreprise adaptée, dont 80% des salariés sont en situation de handicap, installe cette année une ligne de fabrication pour l’assemblage des pièces.
2,5 millions d’euros investis sur trois ans
Agroalimentaire, paramédical mais aussi nautisme, STS Groupe mise sur la diversification pour ne plus dépendre ni de l’aéronautique, ni de son principal client Ratier Figeac. Spécialisée dans le câblage, l’ajustage et l’assemblage des pièces produites en petite et moyenne série, elle réalise 50% de son chiffre d’affaires ( 9,5 millions d’euros en 2017) avec la découpe et la transformation de matériaux souples (carbone, fibre de verre, kevlar).
Le sous-traitant d’Airbus, qui emploie 148 personnes, dont 110 à Decazeville, assure la découpe, la peinture et le givrage des pales de l’avion militaire de l’avionneur européen, l’A400M. « Il est notre plus gros pourvoyeur de travail mais les commandes sont en baisse. Aussi, nous avons décidé de nous diversifier,en cherchant des marchés pour stabiliser et pérenniser l’entreprise », précise le président. Ce dernier a repris la société familiale fondée en 1988 par son papa Michel Mazars sur le site de l’ancienne sidérurgie decazevilloise.
Et, pour accompagner cette décision stratégique, STS va injecter sur trois ans 2,5 millions d’euros dans un parc de quatre à cinq machines (tricotage 2D et presse de cuisson à plateau chauffant, notamment) et dans quatre lignes de production mises en service fin 2018.
Source: ToulÉco Audrey Sommazi – Publié le 18 mars 2018 à 20h30 – Aveyron. STS met l’aéronautique au service de l’aligot – www.touleco.fr