À la tête de l’entreprise Pradel, à Gourdon, Marie-Françoise Pradel a su faire prospérer sa société, a recruté et ne cesse de relever avec succès des nouveaux défis économiques. Cette success story va être récompensée par la Légion d’honneur.

Lorsqu’on veut présenter la personnalité et le parcours de Marie-Françoise Pradel, un chapelet de termes élogieux et de qualificatifs viennent immédiatement à l’esprit : volonté, travail, détermination, rigueur et respect d’autrui. Ce sont les maîtres-mots de la ligne de conduite que s’est fixée cette battante née à Cahors en 1956.

Elle dirige aujourd’hui à Gourdon l’entreprise Pradel spécialisée dans la production de pièces mécaniques de précision pour l’aéronautique, la Défense nationale. La très haute pression est également l’un des champs d’activité de sa société. Le respect et l’application quotidienne de valeurs auxquelles cette chef d’entreprise se dit très attachée vont lui permettre de recevoir la plus haute distinction de l’état en guise de récompense suprême : la Légion d’honneur, le vendredi 30 novembre des mains de Robert Vitrat, ancien président de l’entreprise Ratier-Figeac.

Lorsqu’elle évoque sa réussite, Marie-Françoise Pradel s’attarde sur l’influence de ses parents. «Mon père a quitté l’agriculture à 17 ans pour apprendre et exercer le métier de tourneur sur métaux. En 1953, il crée une entreprise artisanale d’usinage de pièces mécaniques à Gourdon. Ma mère, secrétaire comptable, a exercé ce métier dans une entreprise cadurcienne avant de rejoindre l’entreprise de mon père», résume-t-elle. Marie-Françoise Pradel a été admise au concours d’entrée de l’école nationale d’ingénieurs de Tarbes. «À cette époque, les écoles d’ingénieurs commençaient à s’ouvrir aux femmes. Seule fille de la promotion, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur de fabrication mécanique en 1980», explique la future médaillée. Elle a connu sa première expérience professionnelle chez Ratier Figeac en 1980 où elle a été formée aux logiciels et aux méthodologies de la programmation des machines outils à commande numérique.

L’embauche : un objectif majeur

Marie-Françoise Pradel enchaîne ensuite en 1981 par la création à Gourdon d’un bureau d’études d’industrialisation de pièces mécaniques. Puis en janvier 1993, suite au départ à la retraite de son père, elle reprend l’entreprise Pradel.

L’exportation représente aujourd’hui 40 % du chiffre d’affaires de cette société. Ses objectifs : développer de nouvelles compétences et réaliser des embauches : huit des quinze personnes présentes dans l’entreprise ont été embauchées ces trois dernières années. Mais aussi investir dans l’outil de production et mettre en œuvre des technologies innovantes. Impliquée dans la vie locale, candidate aux élections régionales en 2016 «en tant que membre de la société civile pour mettre en valeur les TPE et PME lotoises et témoigner de la performance des territoires ruraux dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale» cette membre de la Mecanic Vallée depuis presque vingt ans veut créer une synergie interentreprises. Elle désire «développer la compétitivité».

Bref, Marie-Françoise Pradel pense collectif, mais sa médaille sera bien à elle. Rien qu’à elle. Une vraie fierté.


Agir pour la place des femmes

Marie-Françoise Pradel porte un regard très lucide et positif sur sa mission. «Le métier que nous exerçons est exigeant et demande compétence, rigueur et sens des responsabilités. J’ai réussi à transformer l’entreprise d’un modèle artisanal vers un modèle industriel grâce à l’investissement et au travail des collaborateurs avec lesquels je partage ce projet». D’un point de vue plus personnel, elle déclare vouloir «continuer d’agir pour améliorer la place des femmes dans la société, pour que l’égalité des chances ne soit plus de vains mots et que l’égalité des salaires ne soit plus une utopie».