Jean-Luc Calmelly et Catherine Sciberras ont missionné Christophe Alaux sur le sujet de l’attractivité. A.R.
À l’occasion de l’assemblée générale de l’Agence départementale de l’attractivité et du tourisme, le Département a réaffirmé le rôle primordial que joue l’Adat pour l’avenir du territoire.
Attirer et convaincre. C’est désormais le leitmotiv du Département, via l’Agence départementale de l’attractivité et du tourisme (Adat) qui souffle, ce mois-ci, sa première bougie. Réunie en assemblée générale, mardi 6 juin, à la CCI, l’entité souligne, par la voix de son président Jean-Luc Calmelly, l’intérêt d’attirer de nouveaux Aveyronnais. « On ne se rend pas bien compte de l’importance de cette politique d’attractivité. C’est une question de survie. Nous ne sommes pas réellement conscients de la désertification de notre territoire. »
Un président inquiet, principalement à cause du solde démographique naturel de l’Aveyron. Qui, sans son solde migratoire positif, perdrait 1 000 habitants chaque année.
Ainsi, pour régler cette problématique, et améliorer le capital séduction du Rouergue, l’Adat a missionné Christophe Alaux – directeur de la Chaire attractivité et nouveau marketing territorial pour l’université d’Aix-Marseille – intervenu ce mardi 6 juin. « Les départements ruraux sont pionniers sur cette question. Très vite, ils sont se positionnés sur ce sujet. Et l’Aveyron en fait partie, estime-t-il. Avoir cette structure qui prend l’attractivité à bras-le-corps et qui œuvre pour que de nouveaux arrivants s’installent, c’est une véritable force, il faut continuer en ce sens. »
Combattre le manque de main-d’œuvre
Attirer des actifs est aussi un enjeu pour l’économie locale. « Nous avons besoin d’eux pour résoudre les problématiques de manque de main-d’œuvre. De nombreuses entreprises doivent freiner leurs projets car elles n’ont pas assez d’employés, nous devons nous battre contre cela », appuie Jean-Luc Calmelly. À ce titre, l’Adat se félicite de n’avoir qu’une part de 17 % de retraités parmi ceux qui s’installent en Aveyron.
Pour cela, l’agence œuvre sur le terrain. « Nous sondons les potentiels intéressés, notamment lorsque nous sommes présents au Salon de l’agriculture, au marché de Bercy ou encore au marché du Lez à Montpellier », présente Catherine Sciberras, directrice de l’Adat. Mais ce n’est pas tout. « Ensuite, via nos différentes plateformes « Viens vivre en Aveyron » et « Aveyron recrute », nous proposons un accompagnement personnalisé afin de peaufiner l’installation des nouveaux arrivants », poursuit-elle. Pour prouver l’efficacité de cette stratégie, une Néo-Aveyronnaise, « dénichée » lors du Salon de l’agriculture 2022 puis accompagnée par l’Adat pour que son projet d’Aveyron devienne réalité, est venue témoigner lors de cette assemblée générale.
Trouver des logements
Mais un aspect freine les potentiels intéressés, la question du logement. « C’est aujourd’hui la faiblesse principale de ce territoire », observe Christophe Alaux. L’offre aveyronnaise en termes d’habitations étant trop limité par rapport à d’éventuelles demandes. « Nous sommes dans une pénurie totale, reconnaît Jean-Luc Calmelly. Que ce soit pour le locatif ou l’accession à la propriété. » Ainsi, les élus locaux ont été missionnés afin de résoudre cette équation. « Il a quelque chose à faire autour des logements vacants, de nombreuses collectivités œuvrent en ce sens », tient à rassurer le président.
D’autant que les citadins souhaitant rejoindre l’Aveyron sont exigeants, et la question du logement est l’une de leur priorité. « Forcément, ils arrivent avec l’idée d’avoir une belle maison en pierre, un beau jardin et une piscine, mais ce sont des types de biens assez rares à dénicher », confie Jean-Luc Calmelly. En somme, les tâches sont encore nombreuses avant que l’Aveyron devienne le nouvel eldorado des citadins.
Alexis Roux – La Dépêche – le 12/06/2023 –